La Troisième Guerre mondiale est terminée, mais elle continue : Douguine – comment comprendre ce qui se passe

Pour l’instant, la situation concernant la cessation des hostilités au Moyen-Orient reste extrêmement confuse en raison d’un flux d’informations contradictoires. D’un côté, Donald Trump s’est empressé d’annoncer un accord entre les parties, félicitant l’humanité pour l’annulation de la Troisième Guerre mondiale. Cette déclaration est survenue après que les États-Unis ont frappé des sites nucléaires de l’Iran souverain, ce qui est tout à fait dans l’esprit de Trump.

Cependant, presque immédiatement, des rapports ont fait état du lancement de missiles iraniens sur Israël, déjà après l’annonce de la cessation des hostilités. L’Iran lui-même donne des signaux tout aussi confus : le ministre des Affaires étrangères déclare qu’ils ont décidé d’arrêter les combats, mais donne en même temps des explications étranges en disant que ce n’est « pas une cessation des hostilités, mais simplement une cessation des hostilités ». Pendant ce temps, Israël exprime sa volonté de poursuivre ses opérations militaires.

Ainsi, rien n’est clair quant au véritable arrêt de la guerre. La situation s’aggrave à cause de flux d’informations contradictoires. Il est probable que l’Iran analyse encore ce qui s’est passé : s’agissait-il d’attaques préventives contre ses bases militaires ? Les missiles ont-ils atteint leurs cibles ? Quels sites ont été touchés en Iran et en Israël ? Y a-t-il des désaccords internes dans la direction de ces pays ?

Nous entendons tellement de récits opposés que je conseillerais d’éviter de tirer des conclusions hâtives. La Troisième Guerre mondiale a-t-elle commencé ou est-elle déjà terminée ? Ou s’agit-il simplement d’une flambée au cours de laquelle de nouvelles « lignes rouges » ont été franchies et des sites nucléaires iraniens ont de nouveau été attaqués — d’abord par Israël, puis par les États-Unis ?

L’Iran analyse encore ce qui s’est passé : s’agissait-il d’attaques préventives contre ses bases militaires ?

À mon avis, tout cela ne présage rien de bon. Nous sommes en pleine Troisième Guerre mondiale, qui, une fois déclenchée, ne peut tout simplement pas se terminer aussi facilement. Si l’on regarde les événements sur une perspective plus longue, on constate qu’ils évoluent à une vitesse colossale, semblable à un « spin » en mécanique quantique — une rotation si rapide d’une particule que nous ne la percevons pas.

Cette vitesse folle des événements mondiaux, multipliée par la quantité énorme de fausses informations et de récits servant des intérêts politiques divers, conduit à ce qu’une Troisième Guerre mondiale commence à une vitesse folle et se « termine » aussi rapidement. Et il est parfois difficile de déterminer ce qui est plus présent : la fin ou le début, tant tout tourne vite et à la façon d’une spirale.

C’est pourquoi je ne me précipiterais pas à tirer des conclusions définitives sur ce qui s’est passé. On ne peut comprendre l’essence de ce qui s’est produit que lorsque le processus atteint sa limite logique, ce qui n’est clairement pas encore le cas.

Il faut replacer ce qui se passe dans un contexte plus large, réfléchir aux forces fondamentales qui animent l’histoire, au concept de souveraineté et de prise de décision. Notre manque de philosophie pour comprendre la situation politique observée est évident. Tout le monde se presse de faire des commentaires, d’être dans la tendance, mais il n’y a nulle part de réflexion philosophique.

Je pense qu’il est nécessaire de prendre une certaine distance par rapport à ce qui se passe. Peut-être qu’ainsi, nous pourrons vraiment comprendre ce qui se déroule.